Un backscatter mobile dans la lutte contre la fraude

Fin 2014, les douaniers du service Megascan (Poste d’inspection frontalier à Kallo) ont reçu les clés de leur backscatter. Avec ce scanner, l’Administration générale des Douanes et Accises (AGD&A) compte surtout combattre de manière plus efficiente deux formes spécifiques de fraude. À savoir, la contrebande de cigarettes et le trafic de stupéfiants par le biais du « rip-off ».

Pourquoi un nouveau scanner ?

L’évolution technologique crée des opportunités d’aborder certaines activités de manière plus efficace et notamment de détecter la contrebande de cigarettes et le trafic de drogues par le biais du scanning. Le backscatter est un scanner mobile, compact et très maniable (il entre dans une simple camionnette), ce qui permet de l’utiliser dans un espace restreint. Le backscatter peut simplement rouler devant l’objet à scanner afin d’enregistrer les images nécessaires. La douane peut ainsi contrôler davantage de chargements et de marchandises dans un délai plus court (dans des circonstances optimales, la douane peut contrôler jusqu’à 180 conteneurs sélectionnés par shift de 8 heures). Enfin, le backscatter permet une utilisation plus efficiente de la main-d’œuvre, puisqu’il nécessite uniquement la présence d’un chauffeur et d’un analyste d’imagerie. Pour les grands scanners mobiles « classiques », il faut en effet compter sur une occupation minimale de cinq collaborateurs.

Comment fonctionne ce scanner ?

La technologie backscatter se base sur un rayonnement X créé par un courant électrique (identique aux rayonnements utilisés dans les hôpitaux ou chez le dentiste). Le rayonnement créé rétrodiffuse (« to backscatter ») l’objet scanné et est réceptionné (par les détecteurs) dans la direction d’où le rayonnement provient. Sur cette base, la douane reçoit une image numérique.

Afin d’éviter tout risque pour des tissus vivants, le scanner est automatiquement débranché dès qu’une personne franchit la zone sécurisée (soit deux mètres derrière l’objet à scanner).

Pour quel usage ?

Le backscatter est surtout utilisé dans la lutte contre la contrebande de cigarettes et le trafic de drogues. La contrebande de cigarettes engendre en effet une perte fiscale importante par l’élusion des droits de douane, des droits d’accise et de la TVA. La contrefaçon de grandes marques et la production desdites « cheap whites », qui contiennent des substances nocives, mettent également la santé publique en danger.

Dans le domaine du trafic de drogues, la technique du « ripoff » est souvent utilisée : il s’agit de cacher des drogues à bord de conteneurs de marchandises légales, depuis le pays d’origine. Lorsque les conteneurs arrivent dans le pays de destination, les complices récupèrent rapidement les drogues. Le backscatter permet de se rendre directement à l’endroit où se trouvent les conteneurs sélectionnés et de ne donner ainsi aucune chance aux complices de récupérer les drogues.

L’AGD&A n’agit pas seule

Dans le port, toutes les parties concernées ont la ferme volonté de collaborer étroitement pour combattre plus efficacement certaines formes de criminalité. Il s’agit, en premier lieu, des autorités portuaires et des terminaux de conteneurs, mais aussi de la police fédérale avec qui la douane a conclu un accord de protocole en 2012.

Dans le cadre de la protection des intérêts financiers de la Communauté européenne, le Bureau européen de Lutte contre la Fraude (OLAF) a octroyé des subsides pour l’achat du backscatter, du matériel de sécurité et la formation des opérateurs.

Des résultats ?

Moins d’une semaine après la présentation officielle du backscatter à Anvers (le 15 octobre 2014), ce scanner performant a déjà fait ses preuves. Une collaboration avec le service de recherche a permis à la douane de détecter pas moins de 47,16 kg de cocaïne dans la paroi du compartiment de refroidissement mécanique d’un conteneur frigorifique.