Rapportage durable : après le GRI 3, le GRI 4.0… mais pour quelle différence ?

Pour la quatrième fois, le SPF Finances intègre un rapport GRI, Global Reporting Initiative, à son rapport annuel traditionnel. Un rapportage durable aide toute entreprise à définir et visualiser ses objectifs dans le sens de la durabilité et de la responsabilité sociétale. Rendre des comptes, analyser la stratégie, étudier le fonctionnement, les causes et conséquences des pratiques quotidiennes… facilite la gestion du changement dans une organisation afin d’accroître encore la dimension durable de ses opérations. Pour la première fois en 2014, le SPF Finances a franchi un pas de plus en intégrant un niveau de rapportage plus approfondi : le GRI 4.0.

Lors des éditions 2011, 2012 et 2013, le SPF Finances suivait les lignes directrices du GRI 3. Il s’agissait alors de répondre aux généralités et de communiquer les données chiffrées et pragmatiques des consommations et du fonctionnement du SPF en général. Ces données sont certes importantes, puisqu’elles donnent une image claire de l’impact du SPF sur l’environnement, d’autant plus forte que la taille du SPF est grande. Cependant, ces chiffres et résultats ne constituent pas l’essentiel ; ils ne reflètent pas la philosophie d’entreprise. Une évaluation du core business et une analyse des besoins offrent une vision plus pertinente de la volonté et de la réflexion du SPF Finances d’agir en tant qu’acteur sociétalement responsable.

Au cœur de cette réflexion, l’Institut fédéral pour le développement durable (IFDD) a lancé un projet fédéral de coaching promouvant le GRI de niveau 4.0 au sein des services publics. Six services publics fédéraux et services publics de programmation1 ont répondu présents, parmi lesquels le SPF Finances. Le GRI 3 est donc abandonné au profit du GRI 4.0, lequel apporte une notion essentielle, qu’est ladite « matrice de matérialité ».

La « matérialité » est le degré de pertinence et d'importance des sujets traités dans le rapportage. Dès lors, le contenu du rapport est déterminé par la volonté du SPF d'aborder les  « vrais » sujets (c’est-à-dire des thématiques pertinentes et qui ont fait l’actualité de l’année écoulée, comme dans le rapport annuel traditionnel, mais aussi des sujets intemporels traités selon leur historique ou un angle particulier résultant des objectifs fixés en la matière) et d'analyser la façon dont le SPF s’acquitte de ses tâches en réponse aux attentes de ses parties prenantes et de la société.

Il s'agissait donc, dans un premier temps, de déterminer ces sujets que notre SPF et nos parties prenantes considèrent comme des enjeux déterminants. Ensuite, ces sujets ont été priorisés, et une attention particulière a été apportée pour qu’ils soient traités de manière équilibrée, chiffrée et illustrée, notamment par le biais d’indicateurs. L'objectif final : offrir une vision synthétique, complète et concrète des missions et valeurs du SPF.

Ce travail a été réalisé en collaboration avec la société de consultance Cap Conseil, une aide comprise dans l’offre de l’IFDD. Avec la contribution du président du Comité de direction, le travail d’introspection a pu débuter. Le groupe de travail a premièrement identifié les principales parties prenantes du SPF. Il a ainsi sollicité l’aide de chaque administration et service d’encadrement du SPF pour établir un listing des partenaires et groupes cibles avec lesquels ils collaborent et communiquent2.14 enjeux, ou points d’attention ont alors été délimités. Ils reflètent, d’une part, le core business, la philosophie et le fonctionnement du SPF et ils répondent, d’autre part, aux attentes des parties prenantes.

Le groupe de travail a ensuite attribué une cotation à chaque enjeu, afin d’en déterminer l’importance à la fois aux yeux de l’administration et aux yeux des parties prenantes. Cette évaluation a permis de faire ressortir ce qui constitue l’essentiel pour tous et de se fixer des objectifs dans ce sens, dans le respect du principe 15 de la « Déclaration de Rio » (voir médaillon ci-dessous). Cette évaluation est à l’origine de la « matrice de matérialité du SPF Finances ». Il est évident que ce rapportage est l’occasion, pour chacune des parties prenantes du SPF, de se positionner et de nous faire part de leurs remarques à ce sujet.

Enfin, étant donné que ces enjeux sont moins transversaux que propres à une administration générale ou à un service d’encadrement, un petit groupe de collaborateurs directement concernés a été constitué.  Ce groupe a tracé la limite, défini les indicateurs et les objectifs liés à chaque enjeu… Une première étape a donc été réalisée, permettant d’intégrer quatre enjeux dans le rapportage 2014. Il s’agit d’un travail d’une certaine ampleur à poursuivre sur le long terme, de manière à parvenir au rapportage durable intégrant les 14 enjeux déterminés à la base.

 

1 Les participants sont : SPF Personnel et Organisation, SPF Justice, SPF Économie, SPF Chancellerie du premier ministre, SPF Technologie de l’information et de la communication (Fedict) et le SPF Finances.

2 Ce travail avait déjà démarré lors des précédentes éditions, en suivant les lignes directrices du GRI 3.

 

Le principe 15 de la « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement » : qu’est-ce que c’est ?

La « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement » a été adoptée par les Nations Unies en juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil), lors du Sommet « Planète Terre ». Le principe 15 porte sur la précaution : « Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. »